Épeire diadème Araneus diadematus proie

L’Épeire diadème

Visible en très grand nombre dès la fin de l’été, l’Épeire diadème (Araneus diadematus) horrifie plus d’une personne. Pourtant, au même titre que les autres araignées, sa présence est indispensable dans l’équilibre des écosystèmes.

A quoi ressemble-t-elle ?

Épeire diadème Araneus diadematus

L’Épeire diadème (Araneus diadematus) est un arachnide de la famille des Araneidae, famille rassemblant plus de 3000 espèces. Très commune en Europe, elle est aussi appelée Araignée des jardins ou Araignée porte-croix en référence au motif présent sur son abdomen. En effet, elle arbore sur le dos un dessin ornemental caractéristique formant, par un ensemble de tâches blanches, une croix bordée de chaque côté d’une ligne blanche en dents de scie. La coloration, assez variable d’un individu à l’autre, va du brun-orangé à des teintes très claires.

Les pattes, très épineuses, sont rayées de rouge-brun et de couleur tirant vers le blanc. Le céphalothorax, moins imposant que le reste du corps, est très velu. Le clypéus, c’est à dire le visage est composé de quatre paire d’yeux ainsi que des pièces buccales que sont les chélicères.

mâle épeire diadème

Le dimorphisme sexuel est assez flagrant. Le corps de la femelle, à l’abdomen volumineux de forme arrondi, peut atteindre les deux centimètres. Le mâle, au corps plus étroit parfois en forme de poire d’une taille d’environ 1 cm est aussi reconnaissable au renflement de ses pédipalpes bulbeux.

Fonction des pédipalpes
Commun à toutes les espèces d’araignées, les pédipalpes ressemblent à de petites pattes disposées de chaque côté de la mâchoire. Ils servent à amener la nourriture vers l’œsophage et sont aussi des organes sensoriels détectant les signaux chimiques et tactiles.
Chez le mâle, ils sont des organes sexuels à l’allure de gants de boxe. On parle alors de bulbes copulateurs ou embolus. Lors de la préparation à l’accouplement, ce dernier dépose son sperme dans un petit cocon qu’il tient entre ses pédipalpes. Avec le bout de ces derniers, il introduira sa semence dans l’épigyne, l’orifice génital, de la femelle.

La reproduction de l’Épeire diadème

En fin d’été, lors de la phase de reproduction, plusieurs dizaines de mâles se présentent à la femelle qui n’est réceptive que quelques jours. Ces nombreuses visites optimisent les chances de fécondation.
Pendant cette période, le mâle doit prendre ses précautions lorsqu’il s’approche de la femelle car celle-ci risque de le confondre avec n’importe quelle proie potentielle. Pour ne pas être dévoré, le mâle développe une stratégie afin de rentrer en contact avec la femelle. Pour cela, il tend un fil entre la toile et un support voisin puis le fait vibrer afin de signaler sa présence. Il peut aussi amener une proie afin de détourner l’attention de la femelle. Si la femelle approche brusquement, il se retire avec précipitation. Si la femelle semble disposée, elle se suspend par les pattes arrières en repliant celles de devant. Tout en restant prudent, le mâle procède à la fécondation.

Après avoir été fécondée, la femelle dépose ses œufs dans un cocon qu’elle met à l’abri sous l’écorce d’un arbre, dans une fente de mur ou autre espace pouvant protéger les œufs du froid et des prédateurs. Ensuite, épuisée, elle meurt peu de temps après avoir assurer la pérennité de son espèce.
Dès le printemps suivant, éclosent des centaines de jeunes araignées semblables aux adultes hormis la taille et le développement des organes génitaux.

Épeire
Épeire vient de la combinaisons des mots grecs « epi » (au-dessus) et « eiro » (fil, tissage) que l’on peut traduire par « sur la toile ». Cette nomination fait référence à la capacité de certaines araignées à tisser des toiles en spirale.
Le mot Épeire est un nom vernaculaire désignant de nombreuses espèces d’araignées tisseuses de toile à l’abdomen développé. Ainsi, sous cette appellation, nous pouvons retrouver l’Épeire sombre (Nuctenea umbricata) qui est du genre Nuctenea alors que l’Épeire diadème est du genre Araneus.

La toile de l’Épeire diadème

L’Épeire diadème est une araignée orbitèle qui construit une large toile pouvant exceptionnellement dépasser un mètre de diamètre. La femelle est souvent cachée à proximité de sa toile dans l’attente d’une proie. On peut aussi l’observer au centre de sa toile, la tête vers le bas, les deux premières paires de pattes tendues vers l’avant, la troisième paire à l’horizontale et la quatrième en arrière.

Épeire diadème toile

L’alimentation de l’Epeire diadème

Épeire diadème et sa proie

Lorsqu’un insecte se prend dans sa toile, ne possédant pas de dentition, l’Épeire diadème doit lyser ses proies. Pour cela, avec ses chélicères, elle injecte dans leur corps des enzymes digestives afin de les liquéfier. Ensuite, elle les enveloppe dans un cocon de soie et, selon ses besoins, s’en nourrit de suite ou un peu plus tard. Il n’est pas rare que des proies plus grosses que l’Épeire diadème ou dotée de moyens de défense se prennent dans la toile. Il s’ensuit alors un combat dans lequel il arrive parfois que la proie se défend et réussit à s’échapper.
S’il arrive que sa toile est détruite, l’araignée la reconstruit en plus ou moins une heure de temps.

Ses prédateurs

En plus de l’humain qui peut être amené à l’écraser et des insecticides pulvérisés sur les cultures, l’Épeire diadème peut être, à son tour, une proie. Différents oiseaux, mammifères insectivores ou bien d’autres araignées peuvent s’en nourrir. Certaines espèces de Pompilidae, une famille d’hyménoptères, nourrissent leurs larves avec le corps de l’araignée.

Son rôle dans les écosystèmes

Comme toutes les araignées, l’Épeire diadème a un rôle écologique important car elle capture de nombreuses proies et, de ce fait, se montre très efficace en tant que régulatrice de certaines espèces.
Il n’est pas rare de voir, pris dans sa toile, de nombreux insectes comme des moustiques, mouches, guêpes…

Selon une étude de mars 2017, sur le plan mondial l’ensemble des araignées consommerait entre 400 et 800 millions de tonnes de proies. Ce qui en ferait très probablement le premier groupe de prédateurs de la planète loin devant les oiseaux et l’humain. Les araignées constitueraient un moyen de contrôle des populations d’insectes et participeraient à l’équilibre des écosystèmes.

Texte et photographies : Cédric Daguet

Liens :
Épeire sombre (Nuctenea umbrecata)

Sources :
Épeire diadème. Wikipédia
Les araignées mangent plus de « viande » que l’humanité. Le Monde
Étude sur l’alimentation des araignées. Article original en anglais.

(2 commentaires)

  1. […] On peut la voir tisser sa toile à la tombée du jour ou au lever du soleil, ou attendre patiemment sa proie au centre de sa toile. On peut aussi admirer ses couleurs et ses motifs variés selon la lumière et l’angle de vue. On peut également observer ses œufs, qu’elle pond dans un cocon sphérique qu’elle fixe sur un support solide. Les œufs éclosent au printemps suivant, et les jeunes araignées restent regroupées en grappes pendant les premiers jours de leur vie52. […]

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